Arrivée de Suzanne

Suzanne arriva avec son chauffeur devant le gîte. Elle avait encore en travers la discussion qu'elle avait eu avec ses parents mais peu lui importait car ils l'avaient envoyée en vacances. Certes, ce n'est pas l'endroit où elle aurait aimé être mais, elle savait que ce serait bien quand même car normalement, dans une ferme, il y avait des animaux et Suzanne adorait les animaux.

* Ca me fera une consolation au moins si personne n'est de mon milieu ou ne me parle pas! *

Elle attendit que son chauffeur lui ouvre et descendit telle une princesse du véhicule.

- Alfred? Pourrez-vous descendre mes bagages? Puis vous les monterez à la chambre?

Le chauffeur appliqua les consignes de sa jeune maîtresse et la suivit à l'accueil en portant les bagages.

Lorsqu'elle entra, Suzanne s'aperçut que l'accueil était décoré avec goût et qu'il y avait des plantes magnifiques et fraîchement coupées. Elle se dirigea vers le comptoir et attendit que quelqu'un arriva pour la saluer et lui indiquer une chambre. Vu que la patience n'était pas son fort, elle fit demi-tour et alla s'asseoir pour patienter dans l'un des sièges présents dans la pièce. Elle observa tout à loisir l'espace autour d'elle et aperçut le salon. Elle se sentait bien malgré l'attente.

Le chauffeur était là lui aussi et Suzanne lui dit :

- Venez donc vous asseoir et posez donc ces bagages lourds! Personne ne nous a encore entendu! J'espère qu'il y a quelqu'un tout de même sinon nous repartons!

Et elle attrapa son sac et chercha sa trousse de maquillage et en profita pour se farder et se contempler dans le petit miroir. Elle avait des traits fins et de beaux yeux verts. Ses cheveux étaient coupés au carré et elle trouvait que la coupe mettait en valeur son visage. Elle portait une robe très printanière aujourd'hui et avait mis des gants légers pour cacher ses doigts filiformes. Bref, elle était en contemplation de son image et ne se préoccupait même plus de ce qui l'entourait.

Madoka venait de finir de se laver le visage dans sa chambre : son chien Malibu lui avait sauté dessus et lui avait léché le visage. De nouveau fraîche et propre, elle retournait au comptoir de l'accueil du gîte en courant. *Avec ma chance habituelle, quelqu'un va s'être présenté pile poil pendant ces 5 dernières minutes* soupira Madoka en dévalant les escaliers.

Lorsqu'elle arriva devant la porte menant à l'accueil elle comprit que ses soupçons étaient fondés : un jeune fille bien habillée et un homme d'un certain âge étaient assis dans les sièges de la pièce. Malibu, toujours dans son panier derrière le comptoir, immobile et silencieux, leva la tête en l'entendant arriver. Madoka pointa alors le doigt vers lui pour lui faire comprendre de rester là : certains clients n'aimaient pas ou avaient peur des chiens, surtout ceux du gabarit de Malibu ! Docile, le chien se recoucha en rond dans son panier.

Madoka pénétra dans la pièce, collant un sourire sur son visage, et se dirigea vers les visiteurs. Le jeune fille devait avoir une vongtaine d'années, elle avait des cheveux coupés au carré, elle portait une robe légère avec des gants et regardait son reflet dans un petit miroir. L'homme quant à lui, portait un costume sombre *cela ressemble plus à un uniforme... ce doit être le chauffeur de la demoiselle* pensa Madoka en s'approchant :

« Bonjour Mademoiselle, bonjour Monsieur. Bienvenue à Farm Paradise. Je m'appelle Madoka Yuki mais appelez-moi Madoka je vous en prie ^^. Je suis la directrice-adjointe. Mandy Rainbow, la directrice ne devrait pas tarder à nous rejoindre. Que puis-je pour vous ? »

Mandy finit de prendre sa douche et se passa sa tenue préférée : la robe écrue que sa grand-mère Natasha lui avait donné. Elle disciplina ses cheveux ondulés et rebelles en les attachant en queue de cheval et se parfuma légèrement puis, elle reprit la direction de l'accueil.

Lorsqu'elle arriva, elle vit Madoka de dos qui semblait parler à quelqu'un :

Citation :

« Bonjour Mademoiselle, bonjour Monsieur. Bienvenue à Farm Paradise. Je m'appelle Madoka Yuki mais appelez-moi Madoka je vous en prie ^^. Je suis la directrice-adjointe. Mandy Rainbow, la directrice ne devrait pas tarder à nous rejoindre. Que puis-je pour vous ? »

Elle vit Malibu commencer à s'agiter dans son panier mais elle le fit stopper en mettant un doigt sur sa bouche et le chien, discipliné ne bougea plus d'un yota. Elle laissa Madoka s'occuper des clients présents et se cacha pour observer la scène.
Que son amie était très pro! Elle faillit éclater de rire mais elle se serait alors fait remarquer.
Puis, trouvant qu'elle était ridicule de se cacher, Mandy sortit de sa cachette et s'avança vers sa meilleure amie et les nouveaux clients.

- Bonjour et bienvenue dans notre gîte! Mandy Rainbow à votre service!

Elle vit alors une jeune femme à la coupe plutôt courte et au carré vêtue simplement mais, lorsqu'elle vit les gants et la jeune femme se repoudrer le visage, elle sut qu'elle avait à faire avec des gens riches. Le chauffeur en attestait également avec les valises à ses pieds.
Elle se souvint alors que Lord et Lady Mandsfield lui avaient réservé une chambre avec balcon de préférence.

- Vous devez être Mademoiselle Mandsfield n'est-ce pas? Vos parents m'ont envoyé un courrier pour m'avertir de votre arrivée. Ils vous ont réservé une chambre avec balcon. C'est au deuxième étage. Cela ne vous ennuie pas j'espère? Les chambres du premier sont très bien aussi mais elle n'ont malheureusement pas de balcon.

Et elle lui sourit tout en se dirigeant vers le comptoir pour vérifier le nom de la chambre attribuée.

Lorsqu'enfin Suzanne releva la tête, elle vit que deux autres personnes étaient présentes dans la pièce. Elle jaugea du regard puis elle leur sourit.

- Je suis contente de voir que vous êtes là finalement. J'ai failli attendre!

Mais pourquoi se montrait-elle si agressive et ironique? Après tout ces personnes ne lui avaient rien fait et elle était assez fatiguée de son voyage mais, elle n'avait même pas envie de s'excuser et préférait qu'on la traite de fille gâtée.

La première des jeunes femmes se présenta alors :

Citation :

« Bonjour Mademoiselle, bonjour Monsieur. Bienvenue à Farm Paradise. Je m'appelle Madoka Yuki mais appelez-moi Madoka je vous en prie ^^. Je suis la directrice-adjointe. Mandy Rainbow, la directrice ne devrait pas tarder à nous rejoindre. Que puis-je pour vous ? »

- Enchantée Mademoiselle! Je suis heureuse de vous rencontrer!

* Peut-être qu'elle sera moins fachée si je lui dis ça *

Puis, à son tour, la deuxième personne dit qui elle était.

Citation :

Bonjour et bienvenue dans notre gîte! Mandy Rainbow à votre service!

Ainsi c'était elle la directrice? Qu'elle avait l'air jeune avec ses cheveux attachés et cette robes! Et elle ne faisait pas vraiment directrice pour Suzanne. C'était une plaisanterie!
Mais, la jeune fille dit alors :

Citation :

Vous devez être Mademoiselle Mandsfield n'est-ce pas? Vos parents m'ont envoyé un courrier pour m'avertir de votre arrivée. Ils vous ont réservé une chambre avec balcon. C'est au deuxième étage. Cela ne vous ennuie pas j'espère? Les chambres du premier sont très bien aussi mais elle n'ont malheureusement pas de balcon.

- Comment connaissez-vous mon nom? Mes parents vous ont prévenus alors? Et bien soit! Oui je préfèrerais une chambre avec balcon ou terrasse. Ce n'est pas moi que ça va déranger de toute façon les deux étages puisque je n'ai rien à porter.

Elle regarda alors la directrice se diriger vers le comptoir.

Madoka avait dû accueillir les deux visiteurs puisque Mandy n'était pas encore revenue de sa douche. Elle n'aimait pas trop ça, elle avait toujours trouvé difficile d'aller vers les gens, surtout des inconnus ! Mais elle n'avait pas le choix, elle ne pouvait décemment pas laisser deux clients attendre dans l'entrée : ce n'était vraiment pas professionnel !

Alors elle avait rassemblé son courage et avait accueilli les deux clients. Ils n'avaient pas eu le temps de répondre que déjà Mandy arriva dans la pièce. Madoka sursauta en entendant la voix douce de son amie dans son dos : elle ne l'avait pas entendue arriver. *Si j'avais su qu'elle était déjà là, j'aurais ralenti le pas et je l'aurai laissée gérer l'accueil ! Mais la connaissant elle a dû faire exprès de me laisser faire ! Grr ! Entre le « Madou » de tout à l'heure et ça maintenant ! Je me vengerai, tu ne perds rien pour attendre ma cocotte ! Tu verras ce soir pour notre balade à cheval...* songea Madoka pendant que son amie faisait les présentations.

Citation :

- Bonjour et bienvenue dans notre gîte! Mandy Rainbow à votre service!
- Vous devez être Mademoiselle Mandsfield n'est-ce pas? Vos parents m'ont envoyé un courrier pour m'avertir de votre arrivée. Ils vous ont réservé une chambre avec balcon. C'est au deuxième étage. Cela ne vous ennuie pas j'espère? Les chambres du premier sont très bien aussi mais elle n'ont malheureusement pas de balcon.

Mandy passa derrière le comptoir pour regarder les papiers de réservations, et la jeune fille répondit plutôt sèchement.

Citation :

Je suis contente de voir que vous êtes là finalement. J'ai failli attendre! Enchantée Mademoiselle! Je suis heureuse de vous rencontrer!

*Et bien ! Au moins on sait de quel genre d'éducation elle a bénéficié ! Au pire elle a attendu 5minutes, et déjà elle agit de la sorte ! C'est sans nul doute une jeune fille de bonne famille, sûrement fille unique d'ailleurs, pour ne pas connaître les vertus de la patience... Néanmoins elle n'en oublie pas les règles de politesse, c'est toujours ça.* pensa Madoka en se retenant de toiser la demoiselle.

Citation :

- Comment connaissez-vous mon nom? Mes parents vous ont prévenus alors? Et bien soit! Oui je préférerais une chambre avec balcon ou terrasse. Ce n'est pas moi que ça va déranger de toutes façons, les deux étages, puisque je n'ai rien à porter.

*Et allez ! Une autre remarque égoïste ! Pauvre homme ! Il va devoir monter tous ses bagages jusqu'au second ! Mais elle compte rester combien de temps ! Toutes ces valises doivent contenir assez de vêtements pour tenir tout l'été !*

« Alors Mandy, dans quelle chambre va dormir cette demoiselle pour son séjour parmi nous ? » demanda Madoka à son amie derrière le comptoir de l'accueil. « Je vous aiderai à monter les bagages Monsieur, comme ça vous n'aurez pas à faire plusieurs voyages chargé » proposa le jeune femme au chauffeur avec un sourire, en attendant que son amie lui réponde.

La jeune femme nouvellement arrivée ne manquait pas de culot! Elle se comportait comme une princesse. Mais, Mandy ne se laisserait pas impressionner par les airs de diva conquérante de Suzanne. Elle avait reçu des consignes de la part des parents de celle-ci et elle entendait les appliquer. Elle commencerait en douceur mais, si cela s'avérait nécessaire, elle la forcerait à se plier aux règles.
Madoka prit alors la parole :

Citation :

« Alors Mandy, dans quelle chambre va dormir cette demoiselle pour son séjour parmi nous ? »

Il n'y avait pas de chambre particulièrement attribuée à la jeune femme mais, ayant vu que la demoiselle se montrait en vraie péronnelle, elle décida de la mettre dans la chambre du fond du couloir pour commencer.

- Et bien, Mademoiselle Mansfield aura La Volière. Celle tout au fond du couloir au deuxième étage, tu sais? La dernière avec le grand balcon et où il fait bon vivre.

Elle fit un léger sourire et un clin d'oeil discret à son amie, puis, se tournant vers la jeune femme, elle lui dit avec un sourire exquis :

- Je vous souhaite un excellent séjour Mademoiselle! Quant à votre chauffeur, il n'a qu'à me suivre, je lui montrerais où il peut amener vos bagages sans se fatiguer. Madoka, je te laisse mener Mademoiselle Mansfield à sa chambre.

Suzanne sentit qu'elle en avait trop fait comme à son habitude et une sensation de regret s'insinua en elle mais elle fut de courte durée car dès qu'elle entendit parler de son majordome qui avait droit à la Directrice et elle, seulement à la sous-fifre, son caractère borné et capricieux refit surface aussi sec et, en plus, elle se douta qu'il y avait un ascenceur caché quelque part et elle ne voulait absolument pas que son domestique en profita.

- Mademoiselle la Directrice! Je ne souhaite pas suivre votre subalterne et souhaite emprunter l'ascenceur avec vous. Mon domestique n'aura qu'à passer par les escaliers avec la votre.

Et voilà! Elle avait mis les deux pieds dans le plat! Elle ne réaliserait que plus tard quand elle serait seule dans sa chambre. Et ne chercherait sûrement pas à s'excuser. Elle était de ces personnes qui aimaient à se faire détester car elle ne voulait pas s'attacher à qui que ce soit. Elle avait déjà tellement souffert! Mais les autres ne devaient pas porter le chapeau pour les bêtises d'une autre personne.
Mais, elle ne voulait pas le reconnaître encore et pas devant son chauffeur que pourtant elle appréciait beaucoup.

Trop de questions se posaient à son esprit que, sous la pression qu'elle se mit, elle s'évanouit les larmes aux yeux.

Madoka avait de suite compris que la jeune fille qu'elle venait d'accueillir allait leur causer des petits soucis : son attitude hautaine et son port de tête altier montraient qu'elle venait d'une famille plutôt riche. Sans parler du chauffeur et de la tonne de bagages que le pauvre homme avait déjà dû transporter de leur voiture jusqu'à l'accueil, et qu'il devrait encore monter jusqu'aux chambres...

*Encore une qui est habituée à ce qu'on lui obéisse au doigt et à l'oeil... Et bien elle va être servie avec moi ! Je serai polie et à son service en tant que co-directrice... cependant j'ai mes limites, et je ne ramperai pas à ses pieds pour tout l'or du monde !*

Mandy leur indiqua quelle chambre elle allait occuper *je n'ai pas rêvé, j'ai bien vu Mandy me faire un clin d'oeil ?? *:

Citation :

- Et bien, Mademoiselle Mansfield aura La Volière. Celle tout au fond du couloir au deuxième étage, tu sais? La dernière avec le grand balcon et où il fait bon vivre.
- Je vous souhaite un excellent séjour Mademoiselle! Quant à votre chauffeur, il n'a qu'à me suivre, je lui montrerais où il peut amener vos bagages sans se fatiguer. Madoka, je te laisse mener Mademoiselle Mansfield à sa chambre.

Madoka allait répondre à Mandy lorsque la jeune cliente protesta :

Citation :

- Mademoiselle la Directrice! Je ne souhaite pas suivre votre subalterne et souhaite emprunter l'ascenceur avec vous. Mon domestique n'aura qu'à passer par les escaliers avec la votre.

Madoka resta bouche bée devant une telle remarque : *subalterne ? Domestique ?? je suis tout de même la co-directrice ! Elle souhaite beaucoup de choses, et sur un ton plutôt acerbe. Il va falloir qu'elle se calme un peu sinon on ne va pas être copines toutes les deux ! Quelque chose me dit qu'elle a été envoyée ici contre son gré... mais ce n'est pas une raison pour se venger sur nous, ou sur son chauffeur !* Le ton qu'avait employé Suzanne avait fait se lever Malibu de son panier, il la regardait à présent l'air menaçant : quelqu'un venait troubler la paix du gîte... mais surtout la paix de sa sieste ! Sa maîtresse lui fit alors un signe pour qu'il reste sage (ce qu'il fit, vu qu'il est bien dressé ^^).

Madoka allait répliquer à la jeune bourgeoise mal élevée lorsque celle-ci tomba, évanouie ! Alors en un instant Madoka fut sur elle pour vérifier qu'elle ne s'était pas blessé dans la chute. Visiblement elle n'avait rien, elle ne saignait pas du moins. Il fallait l'installer plus confortablement, si ce n'était pas sur le sofa de cette pièce, cela serait dans sa chambre à l'étage. Alors Madoka leva les yeux vers son amie Mandy : un regard qui disait « tout va bien, mais que fait-on ? »

Mademoiselle la prétentieuse se remanifestait! Mandy commença lentement à s'énerver. Puis, contre toute attente, celle-ci, après sa tirade s'évanouit. Madoka la regarda et son regard appelait le conseil. Mandy ne savait que faire mais elle prit quand même les directives :

- Plaçons-la sur le divan et s'il-te-plaît Madoka, va me chercher de l'eau, un gant et une serviette! Malibu assis!

Elle s'en voulut de parler ainsi au chien de sa meilleure amie, mais le jeune chien avançait d'un pas décidé vers la jeune femme évanouie avec quelques intentions que Mandy ne préférait pas savoir. Elle pensait au scandale si la jeune femme se réveillait avec le chien lui léchant la figure. Et elle commençait à avoir mal au crane et à être excédée par le comportement de Suzanne qui était quelque peu excessif.

Elle se retourna vers le pauvre domestique qui attendait et lui dit :

- Prenez l'ascenceur jusqu'au deuxième étage et la chambre se trouvera sur votre gauche. Les clefs sont là! Déposez les bagages et revenez me voir après je vous prie.

Puis, elle se retourna vers la jeune évanouie et lui défit un peu sa robe qui avait l'air de la serrer et de la gêner pour respirer. Elle constata que cette dernière portait un corset. Elle se jura de lui faire jeter cette chose qui lui faisait plus de mal que de bien. Cela sembla faire effet car la jeune femme reprit aussitôt des couleurs une fois qu'elle lui eut retiré le corset. Malheureusement cela ne la réveilla pas. Elle prit son mouchoir et l'éventa un peu puis, mit un coussin sous sa tête. Toujours pas de réaction.

Elle espérait que Madoka revienne vite avec ce qu'elle lui avait demandé car elle doutait que son mouchoir fit grand chose à la jeune malade. Puis, elle entendit les portes de l'ascenceur et le chauffeur en ressortit tout essouflé pour accourrir au chevet de sa maîtresse. Il demanda à Mandy s'il pouvait faire quelque chose et celle-ci lui demanda alors :

- Veuillez prendre le téléphone de l'accueil, faites le zéro pour sortir et appelez le médecin dont le numéro est juste à côté! Je vous en prie faites vite! Elle a repris des couleurs mais ne se réveille pas.

L'homme s'exécuta et Mandy attendit une quelconque réaction de Suzanne mais rien ne semblait marcher. Alors, Mandy pria pour que Madoka se dépêche et pour que le médecin arrive au plus vite.



[A toi de répondre Madoka^^ Suzanne étant évanouie, je ne pense pas qu'elle réponde de suite]

La cliente, une certaine Suzanne Mansfield, avait piqué sa crise de gosse de riche en se plaignant pour des broutilles, sans oublier de traiter Madoka de sous fifre ou encore de domestique ! La jeune femme avait failli lui voler dans les plumes, ou du moins lui mettre poliment mais fermement les points sur les « i ». Mais elle n'en avait pas eu le temps : Suzanne s'était effondrée, inconsciente.

En une seconde, son amie Mandy avait pris les choses en mains : elle donnait les directives et prenait les décisions *voilà pourquoi elle est meilleure directrice que moi*.

Citation :

Plaçons-la sur le divan et s'il-te-plaît Madoka, va me chercher de l'eau, un gant et une serviette!

Tandis que le chauffeur aidait Mandy à poser Suzanne sur le divan, Madoka se leva et partit en direction de l'escalier menant aux chambres : elle y trouverait ce qui lui était demandé. Elle entendit de nouveau la voix de son amie :

Citation :

Malibu assis!

Madoka jeta un regard par dessus son épaule : le pauvre chien obéit, baissant les oreilles devant le ton ferme que Mandy avait employé. Il avait certainement voulu suivre sa maîtresse, mais elle l'avait retenu, et elle avait bien fait ! Qui sait ce qu'il serait arrivé s'il l'avait bousculée dans les escaliers alors qu'elle descendait les marches en courant ! Car aussi gentil et serviable soit-il, Malibu était vraiment pataud, Madoka devait bien le reconnaître...

Elle monta alors au premier étage, grimpant les marches quatre à quatre et poussa la porte de la première chambre. Elle fonça dans la petite salle de bains particulière de la chambre, prit une serviette qu'elle déplia et jeta sur son épaule ainsi qu'un gant. Madoka attrapa ensuite une bassine dans le placard et la remplit à moitié d'eau fraîche. Une fois fait, elle prit la bassine et repartit vers les escaliers. Elle descendit les marches plus doucement cette fois-ci, car elle ne voulait pas renverser l'eau dans les escaliers.

A peine était-elle arrivé en bas des escaliers qu'elle vit le chauffeur derrière le comptoir, le combiné du téléphone contre son oreille *il appelle certainement le docteur, ou bien la famille de Suzanne...* songea-t-elle. Mandy était toujours au chevet de Suzanne, lui éventant le visage de son mouchoir. En s'approchant Madoka s'aperçut que son amie avait ouvert la robe de la jeune fille. Sur l'accoudoir du fauteuil, il y avait un tas de tissu :

« Ne me dis pas qu'elle portait cette chose sous sa robe ! C'est un instrument de torture d'un autre âge ! Je n'en reviens pas qu'on puisse encore porter ce genre de truc de nos jours, l'ère de la femme libre ! » dit Madoka à son amie, totalement ébahie en voyant le corset de Suzanne. Elle posa la bassine aux pieds de son amie et trempa le gant de toilette dans l'eau. Ensuite elle posa le gant sur le front de la jeune évanouie, et le tamponna tout doucement.

« Le docteur sera là dans une dizaine de minutes » dit alors le chauffeur qui venait de raccrocher. Il les rejoignit et regarda, penaud, sa patronne encore évanouie.

« Ne vous inquiétez pas, je suis sûre que tout ira bien. D'ici peu elle sera de nouveau d'attaque... et elle vous criera dessus comme si de rien n'était ^^ » lui dit Madoka pour le rassurer.

Il ne restait plus qu'à attendre le docteur, et prier pour qu'il soit du même avis que Madoka ! *Pourvu que tout aille bien ! Sinon, elle serait fichu de nous intenter un procès avec son sale caractère !* pensa la jeune femme en continuant d'éponger le front et le visage de Suzanne étendue sur le canapé.

Suzanne sentait qu'on s'agitait autour d'elle mais, elle ne pouvait regarder et savoir ce qui se passait.
Elle entendit des voix mais cela ressemblait plus à des brouhahas plus qu'à des paroles.

* Que se passe-t-il? J'ai mal au coeur, je ne peux pas ouvrir mes yeux et je suis très fatiguée. Aurais-je fait un malaise? *

La jeune femme se posait plein de questions étant donné qu'elle était inerte et apparemment allongée sur un des sofas présents à l'accueil. Elle essaya de parler ou du moins de former des mots, mais elle ne sentit pas sa bouche bouger ni esquisser le moindre mouvement. Elle eut alors envie de pleurer et là, elle sentit des larmes couler de ses yeux. Elle eut un regain d'espoir.

* Si je les sens couler, c'est que je ne suis pas morte! Il faudra que j'appelle Maman et Papa pour leur raconter tout ça quand je me serais éveillée totalement. Mais, pourquoi je ne peux pas ouvrir mes yeux et bouger mon corps? *

Elle souhaitait que personne ne la laisse car en ce moment, elle se sentait plutôt abandonnée et sans soutien moral au vu de ce qui arrivait à sa personne. Mais, elle savait que des personnes étaient près d'elle et il faudrait qu'elle les remercie.

Madoka passait un gant de toilette sur le front de Suzanne. Elle s'était évanouie, et on l'avait placée sur un des sofas de l'accueil. Son chauffeur, après avoir monté les bagages dans sa chambre au deuxième étage, avait appelé le docteur. Apparement il ne tarderait pas. Madoka, quant à elle, avait été envoyée chercher de l'eau par Mandy.

La respiration de Suzanne était lente et intense *on dirait qu'elle dort profondément* constata Madoka en voyant la poitrine de la jeune fille se lever et s'abaisser régulièrement.

« ça à l'air d'aller mieux maintenant : regarde, elle arrive à respirer. Heureusement que tu lui as enlevé cette saleté ! » dit Madoka à Mandy d'une voix basse pour ne pas réveiller Suzanne. « Le corset, quelle invention du moyen âge ! Encore un cadeau des hommes pour nous faire la vie plus facile !! Pfff » pesta Madoka en regardant le bout d'étoffe que Mandy avait retiré à Suzanne, posé sur un accoudoir du sofa.

Elle trempa une fois de plus le gant dans la bassine d'eau fraîche, l'essora et le remis en place sur le front de Suzanne. Puis elle se sécha les mains sur la serviette de toilette qu'elle avait descendue tout à l'heure. La jeune cliente reprennait des couleurs peu à peu mais elle était tout de même encore très pâle.

« J'espère qu'elle ne nous fera pas d'ennuis ! C'est le tout début de la saison, ça risque de tout fiche en l'air si elle nous fait une mauvaise publicité... Enfin, croisons les doigts pour qu'elle n'ait rien de grave... vivement que le médecin arrive ! » dit Madoka à son amie.

Puis elle vit que son chien, Malibu, était couché dans son panier derrière le comptoir, la mine triste. *c'est vrai que Mandy t'as un peu rudoyé tout à l'heure mon pauvre.* Alors elle fouilla dans sa poche et trouva une croquette. Malibu ne la perdait pas des yeux : il avait déjà longtemps qu'il savait que sa maîtresse rangeait les friandises dans cette poche de sa veste. Le chien ne bougeait pas de son panier mais il avait redressé les oreilles et il remuait la queue. Lorsque Madoka lui lança une croquette, il l'attrapa au vol. La jeune femme eut l'impression de le voir sourire en se léchant les babines une fois sa friandise avalée. Rien que cette sensation suffit à lui mettre un peu de baume au coeur *c'est vraiment le meilleur compagnon au monde, aucun homme ne pourra jamais m'apporter ça* songea-t-elle avant de se retourner vers Suzanne.

Elle attrapa de nouveau le gant et le mouilla de nouveau. Lorsqu'elle le reposa sur le front de Suzanne, elle remarqua que les yeux de la jeune fille bougeaient sous ses paupières toujours fermées.

« Suzanne ? Vous m'entendez ? Suzanne, c'est Madoka Yuki, la co-directrice du gîte... Ne vous inquiétez pas, tout va bien... Le docteur ne va pas tarder... »

C'est alors que Madoka vit les larmes perler sous la ligne des cils de Suzanne, puis rouler sur ses joues encore blèmes. Alors tout doucement, elle essuya de sa main les petites gouttes d'eau salée et leurs sillages :

« Vous pouvez pleurer si cela vous fait du bien... ne vous inquiétez pas, tout va bien » continua Madoka. Elle parlait tout doucement pour tenter d'apaiser la jeune fille sur le canapé. Finalement Madoka se surprit à ressentir de la compassion pour Suzanne... *après tout, ça m'a l'air d'être plus un petit chat perdu qu'autre chose... elle le cache juste derrière sa fierté et son arrogance, du moins je pense...* Et elle continua de lui essuyer les larmes de son doigt et le front avec le gant de toilette.

Mandy appréhendait un peu la suite des évènements. La jeune femme ne se réveillait toujours pas et pourtant elle n'était plus pâle. La jeune directrice avait dû lui ôter son corset et les couleurs sur le visage étaient revenues mais, Suzanne était encore sans connaissance. Le chauffeur avait appelé le médecin et celui-ci ne devait pas tarder à arriver. Madoka, qui était revenue, était agenouillée à son tour près de Suzanne et lui passait un gant d'eau fraîche mais, cela n'avait pas l'air de servir à grand chose. Tout à coup, elles virent des larmes couler des yeux fermés de la jeune fille et Madoka se mit à lui parler d'une voix douce que Mandy n'avait jamais entendu ou alors ça faisait tellement longtemps!

Citation :

« Vous pouvez pleurer si cela vous fait du bien... ne vous inquiétez pas, tout va bien »

Auparavant Madoka avait aussi parlé à son amie mais à voix basse sans modulation de ton :

Citation :

« Ca à l'air d'aller mieux maintenant : regarde, elle arrive à respirer. Heureusement que tu lui as enlevé cette saleté ! » dit Madoka à Mandy d'une voix basse pour ne pas réveiller Suzanne. « Le corset, quelle invention du moyen âge ! Encore un cadeau des hommes pour nous faire la vie plus facile !! Pfff »

Madoka avait vraiment encore un souci avec le sexe opposé par rapport à ses paroles coléreuses. Mais, Mandy ne s'en soucia pas car elle connaissait bien son amie et savait pourquoi elle pestait comme ça.

- Je ne sais pas quoi penser Madou, elle ne se réveille toujours pas. Et le médecin est à la bourre! Tu crois qu'on devrait faire quoi? Personnellement, je suis à court d'idées là!

Elle regarda à nouveau la jeune femme étendue sur le canapé et chercha un moyen pour essayer de ramener la jeune femme près d'elle.

* Les larmes coulent de ses yeux donc, elle est pas loin de se réveiller! Qu'est-ce qui pourrait l'aider à se lever plus vite? Oh!!!! Je sais! Les sels de ma grand-mère! Je vais aller les chercher! Mamie me racontait que lorsqu'une jeune demoiselle était évanouie, on lui mettait sous le nez et ça la requinquait en un rien de temps! *

Se tournant vers Madoka, elle lui dit :

- Je crois que j'ai une idée! Je reviens!

Et elle partit en courant en direction de sa chambre cherchant mentalement la place où se trouvait le remède miracle.

Suzanne était encore dans les vapes, mais elle pleurait à présent : des larmes s'écoulaient entre ses paupières encore closes. *c'est plutôt bon signe* songea Madoka, qui commença à lui parler doucement pour la réconforter.

Citation :

Je ne sais pas quoi penser Madou, elle ne se réveille toujours pas. Et le médecin est à la bourre! Tu crois qu'on devrait faire quoi ? Personnellement, je suis à court d'idées là!

*elle remet ça avec son ''madou'' ! Elle sait que j'aime pas ce surnom guimauve qu'elle m'avait donné à la fac... Mooo ! Remarque je ne peux pas lui en vouloir, elle est tendue, même si elle ne veut pas l'admettre elle a peur de ne pas être à la hauteur.... tu as de la chance Mandy, je te pardonne pour cette fois ! * pensa Madoka en regardant son amie assise à ses côtés. Elle non plus, du reste, ne savait pas quoi faire de plus pour ranimer la jeune Suzanne ! Il fallait attendre que le docteur arrive à présent.... *mais c'est vrai qu'il tarde à venir ! *

Citation :

Je crois que j'ai une idée! Je reviens!

Aussitôt, la jeune femme se leva et partit en courant en direction de sa chambre. Madoka avait à peine eut le temps de la voir se lever que Mandy avait disparu derrière l'angle du mur ! *Comme quoi, quand elle veut, elle est rapide ! :p * ironisa Madoka en se souvenant de certains moments de son passé... à cette époque là, Mandy perdait souvent les courses de vitesse, mais gagnait presque toujours celles d'endurance. *La gestion de l'effort c'est son truc... la gestion tout court d'ailleurs ! Elle pense toujours aux conséquences, elle voit toujours plus loin... plus loin que moi qui fonce toujours dans le tas avant de réfléchir au futur ! Je devrais prendre plus exemple sur toi Mandy, c'est toi la meilleure de nous deux finalement ! * pensa Madoka en plongeant dans leur passé.... Elle se sentait devenir nostalgique, elle sentait qu'elle commençait à regretter cette époque... *C'est pas bon ma petite Mad', non pas bon du tout !* « Allez ressaisis-toi ! Pense au présent, il y a quelqu'un qui a besoin de toi là... on ne change rien au passé, mais on peut changer le futur en jouant sur le présent ! » s'admonesta-t-elle.

Alors elle reporta son attention sur la jeune femme encore évanouie : elle ne pleurait plus mais ses yeux étaient encore humides. Madoka prit le gant sur le front de Suzanne, le trempa de nouveau dans l'eau de la bassine, l'essora puis le remit en place. Elle soupira, puis elle s'assit sur le fauteuil le plus proche : la position qu'elle avait adoptée depuis un petit moment commençait à lui faire mal aux genoux. Suzanne respirait déjà profondément, comme si elle dormait d'un sommeil paisible.

Madoka tourna la tête vers le comptoir : elle vit que Malibu était toujours couché dans son panier mais qu'il ne la lâchait pas des yeux. Elle tapota alors son tibia pour lui faire signe de s'approcher. Aussitôt le chien se leva, s'étira un peu et sorti de son panier. Il traversa la pièce en contournant le comptoir, les griffes de ses pattes cliquetant sur le parquet. À mesure qu'il s'approchait de sa maîtresse, sa queue battait l'air de plus en plus franchement.« Oui je sais mon pépère, on t'a un peu crié dessus tout à l'heure alors que tun'avais rien fait de mal. Pardon. Mais tu vois, elle ne s'est pas sentie bien, il fallait qu'on s'occupe d'elle... allez viens mon beau, recouche toi à mes pieds... » lui dit Madoka tout doucement. Elle lui gratta un peu le sommet du crâne, juste entre les deux oreilles, puis elle attrappa une croquette dans sa poche avant de la poser entre les pattes de son compagnon. Allongé par terre aux pieds de la jeune femme, il la croqua rapidement, puis il jeta un regard reconnaissant à Madoka avant de poser sa tête sur le sol et de fermer les yeux. Cependant il ne dormait pas : ses oreilles bougèrent lorsque le chauffeur parla à Madoka. Elle l'avait presque oublié depuis tout à l'heure ! Il était silencieux, assis sur l'autre fauteuil de la pièce, de l'autre côté du sofa où ils avaient allongé Suzanne.

- C'est un bon chien que vous avez là Mademoiselle. Il vous obéit sans broncher, et il vous aime vraiment. Il a l'air si paisible à vos côtés !

« Oui c'est vrai que c'est un bon chien... Oh bien sûr il fait des bêtises de temps en temps, mais c'est normal, il est encore assez jeune ! Le truc c'est que je n'ai pas eu à le dresser : il m'obéit parce qu'il en a envie, depuis le début c'est comme ça. Je n'ai pas besoin de laisse, ni de muselière, et encore moins de dresseur ! C'est vraiment mon meilleur ami... je l'aime vraiment beaucoup, et il faut dire que je le gâte... peut être un peu trop vu les bourrelets qui commencent à apparaître sur son ventre ! » rit Madoka en tapotant le flanc de l'animal. Il avait toujours les yeux fermés mais il bougeait ses oreilles, attentif au moindre bruit, au moindre changement d'intonation de sa maîtresse.

- La vie doit être plus facile avec un compagnon si dévoué ! Je pense que Miss Suzanne aurait besoin d'un animal de compagnie... pas comme le dernier attribut à la mode ou autre signe de richesse... mais comme compagnon qui serait là dans les moments de joie comme dans les moments de peine. Elle est si souvent seule vous savez... ah mais j'en dis trop ! Si jamais elle l'apprenait, elle se fâcherait !

« C'est vrai que Malibu a toujours été là pour moi depuis que je l'ai adopté. Je me demande souvent si ce n'est pas plutôt lui qui m'a adopté ^^ C'est une source de réconfort quand ça va mal, il le sent et il vient près de moi. Je me sens moins seule comme ça, même s'il ne dit rien, je sens qu'il me soutient... » Madoka fit une pause, puis elle regarda Suzanne, toujours inconsciente. Elle tenta de l'imaginer avec un chat ou un chien comme compagnon. Peut-être que ce serait le remède à sa solitude en effet... Puis elle reporta son attention sur le chauffeur qui tournait sa casquette entre ses mains à cause de la nervosité.
« Ne vous inquiétez pas : Malibu et moi savons garder un secret ! Pas vrai Malibu ? » En guise de réponse le chien remua la queue énergiquement.

Soudain il se redressa et il tourna la tête vers là où Mandy était partie il y a de cela quelques minutes. Les oreilles tendues, écoutant un son encore imperceptible pour les tympans humains, il couina doucement.

« Ah, on dirait que Mandy revient ! » fit Madoka en caressant son chien et en regardant dans la même direction.

Mandy arriva ventre à terre en espérant que la jeune femme étendue n'avait fait d'autres malaises et que son état ait empiré. Elle vit Madoka et le chauffeur en pleine discussion et leur sourit se sentant soudain fatiguée, vide et sans entrain. Elle vit Malibu remuer la queue et il lui sembla même qu'il l'encourageait.

Elle prit donc une nouvelle serviette où elle déposa quelques gouttes du remède miracle de sa grand-mère qu'elle venait de trouver et le passa sous le nez et les temps de la jeune femme. Il n'y eut aucune réaction visible et Mandy faillit se mettre à pleurer de désespoir. Elle se retourna vers les deux personnes avec elle dans la pièce et les interrogea du regard.

Elle se releva et sentit l'abattement la gagner. Elle ne savait vraiment plus quoi faire alors elle mit sa tête sur l'épaule de Madoka pour chercher le soutien de son amie puis, pour ne pas que le geste fut mal interprêté, elle s'agenouilla près de Malibu et lui fit un gros calin. Elle mit sa tête dans l'encolure de l'animal et respira à fond sentant que le chien lui mettait la patte sur l'épaule et lui lêchait l'oreille. Elle était rassurée comme ça et ne voulait pas que ça s'arrête. Et elle put vérifier alors que le chien était vraiment le meilleur ami de l'homme.

Mais, la situation n'avançait pas et Mandy ne savait plus que faire. Elle regarda Madoka dans les yeux et eut une prière muette qu'elle espérait que cette dernière comprenne. Et le docteur n'arrivait toujours pas!

Madoka discutait avec le chauffeur de Suzanne qui était toujours évanouie, lorsque Mandy déboula dans la pièce. Elle était partie quelques minutes auparavant en disant qu'elle avait une idée mais sans donner plus de précisions. Et la voilà maintenant de nouveau dans l'entrée du gîte, le sourire au lèvre mais son visage trahissait un mélange de lassitude et d'angoisse. Sans dire un mot, elle prit une serviette propre, y versa quelquechose dessus. Ensuite, Mandy passa le tissu sous le nez de Suzanne, et sur les tempes... mais il n'y eût aucune réaction, l'évanouie ne se réveilla pas *ce doivent être des sels... en général ça réveille de suite, c'est bizarre qu'elle ne réagisse pas !* songea Madoka qui avait deviné en regardant faire son amie.

Soudain la jeune femme s'était relevée les yeux tout humides *elle doit retenir ses larmes* et elle vint poser sa tête contre l'épaule de Madoka. Elle faisait souvent cela lorsqu'elles étaient en FAC et qu'une grosse déprime la tenaillait... Madoka allait passer son bras autour de ses épaules pour la consoler mais déjà elle s'était agenouillée aux côtés de Malibu et le câlinait. Lui qui adorait qu'on le papouille, il était aux anges ^^ mais il sentait que quelquechose clochait alors il lui lecha un peu l'oreille.

Mandy regarda Madoka, d'un regard qui voulait dire « je suis perdue, aide-moi » *oui il faut que je prenne les choses en main parce que sinon on ne va pas s'en sortir.*

Alors, après quelques instants passés à réfléchir, Madoka se leva presque d'un bond de son fauteuil. Elle contourna son amie qui caressait Malibu. Tout d'abord, elle passa derrière le comptoir puis décrocha le téléphone. Elle composa le numéro du docteur et attendit que quelqu'un décroche.

« oui bonjour ici Madoka Yuki du Gîte Farm Paradise. Je vous appelle parce que cela fait plus d'un quart d'heure que nous avons appelé le docteur et il n'est toujours pas arrivé ! On vous avait bien précisé qu'il s'agissait d'une urgence non ? Ici une jeune femme a fait un malaise, et elle ne se réveille pas, même les sels ne lui font rien ! Qu'est ce qu'il faut faire pour que vous veniez ? Qu'elle meure ?? Quoi qu'il en soit, ce n'est plus la peine de vous déplacer, et à partir de maintenant, ne comptez pas sur moi pour vous appelez si jamais quelqu'un a besoin d'un docteur dans mon gîte : j'en appellerai un autre. Au revoir ! »

Elle était tellement en colère qu'elle n'avait même pas laissé le temps à son interlocuteur d'ouvrir la bouche. Faire une telle tirade ne servait à rien et elle le savait, mais cela lui avait calmé les nerfs ! Elle raccrocha violemment, jetant presque le combiné sur son socle. Puis elle retourna au chevet de Suzanne.

« Bon, je pense qu'on a tout essayé : la patience, les sels, l'eau, rien n'y a fait... alors on va passer à ma méthode de prédilection : la force ! » elle se tourna vers le chauffeur et le rassura « Non je ne suis pas une brute, cependant le meilleur moyen de réveiller quelqu'un c'est encore de lui donner quelques gifles. D'ailleurs vous allez m'aider. Vous allez saisir ses chevilles et lever ses jambes pour faire remonter le sang vers le cerveau. J'ai passé mon brevet de secouriste, je connais les premiers secours»

Le chauffeur acquiesca, se leva et posa sa casquette sur le fauteuil. Il suivit les directives de Madoka à la lettre. Pendant ce temps, Madoka s'approcha de Mandy et lui chuchota à l'oreille :

« tu as fait tout ce que tu pouvais, mais parfois la diplomatie s'avère être une impasse ^^ reste avec Malibu, il est en manque de câlins pour aujourd'hui ! »

Puis elle s'agenouilla à côté du sofa où Suzanne était allongée. Elle commença à lui parler.

« Suzanne, Suzanne réveillez-vous ! vous n'allez pas restée évanoui pour tout votre séjour ici non ? » elle la prit par les épaules, la secoua un peu... « Suzanne ! Je sais que vous m'entendez ! Allez, il faut revenir maintenant ! Tout le monde s'inquiète pour vous ! » toujours aucune réaction. Madoka soupira, jeta un regard au chauffeur puis à Mandy avant de reprendre la parole, cette fois sur un ton plus dur.

« Bon Suzanne, maintenant ça suffit ! Vous avez fait votre petit caprice, mais ici on ne cède pas aux caprices des petites filles mal élevées... Alors soit vous vous réveillez maintenant, soit je vous jette un seau d'eau dessus... et pas de l'eau chaude croyez-moi ! Suzanne !! Je ne plaisante pas vous savez, je le ferai ! »

Elle attendit un peu, espérant une réaction de la part de la jeune femme... *si ça ne marche pas je n'aurais plus le choix : je vais devoir la gifler ! et si je le fais, Mandy va me faire une syncope !* songea Madoka qui hésitait encore à passer à l'étape plus ''musclée'' pour réveiller Suzanne.

Mandy caressait Malibu quand Madoka prit le relais des opérations. Elle eut un regard de gratitude envers son amie de Fac et Directrice-adjointe. Elle se doutait aussi que la jeune femme était exaspérée car elle jeta carrément le combiné sur son socle après avoir quasiment incendié la secrétaire du Médecin du Gîte. Elle sourit car elle voyait que son amie était toujours égale à elle-même et bizarrement cela l'avait rassuré.

Mais, Suzanne ne revenait toujours pas à elle et ça commençait vraiment à l'inquiéter. Elle pensa que si Madoka n'arrivait pas à la ranimer, il lui faudrait alors appeler les Urgences mais cela ne l'enchantait pas car l'hôpital le plus proche était assez loin du Gîte et qui sait, la jeune femme, pouvait mourir entre-temps. Mandy préféra ne pas y penser car elle se dit que c'était trop négatif et elle se devait d'être positive en tant que Directrice. Elle envia, en cet instant, le sang-froid de Madoka et lui laissa prendre les choses en main.

- Tu me dis si tu as besoin d'aide Madoka. Je te prêterais main forte si je le peux. Merci monsieur de nous aider aussi. Vous aimeriez sûrement être sur le chemin du retour non?

Malibu lui donna un léger coup de museau car il avait dû sentir que Mandy ne s'occupait plus autant de lui mais, la jeune femme le rassura en le serrant dans ses bras et continuant à le caresser. Elle lui embrassa même la truffe en gusie de remerciement et le chien sembla tout joyeux de l'attention qu'elle lui apportait.

Puis, Mandy entendit alors Madoka essayer de réveiller Suzanne d'une voix douce au départ, puis en l'invectivant un peu plus. Mandy espérait qu'elle n'irait pas jusqu'à lui lancer un seau d'eau fraîche mais s'il le fallait, alors il faudrait le faire. Mandy pensa alors à mettre une paire de gifles à la jeune femme mais, elle risquait de faire un procès capricieuse comme elle l'était. Mandy supplia Madoka du regard afin que celle-ci l'arrose plutôt qu'elle ne la frappe et formula les mots doucement pour mieux se faire comprendre. Elle attendit alors que Suzanne finisse par réagir en croisant les doigts. Le chauffeur était déjà en train de placer Suzanne dans une autre position pour aider son amie au réveil de la jeune femme allongée.

- Si ça ne fait rien, je vais chercher un seau à champagne que je vais remplir d'eau froide Madou. Ne la gifle surtout pas elle nous ferait un procès! Je vais aussi appeler les Urgences au cas échéant. Ils vont mettre du temps donc ça nous laissera de la marge.

Elle se dirigea vers les cuisines avec Malibu sur ses talons et partit à la recherche d'un seau qu'elle remplit d'eau froide et de glaçons. Puis, elle revint avec sa fidèle escorte et appela les Urgences du comptoir de l'accueil. Il fallait dorénavant s'en remettre au destin et surtout à Suzanne et son envie de se battre pour revenir parmi eux.

Suzanne sentait des présences autour d'elle mais, elle n'arrivait pas à cerner qui était là. Elle se sentait fatiguée mais, elle entendait et ressentait l'inquiétude des personnes qui l'entouraient.

Elle n'ouvrit pas les yeux mais réussit à articuler :

- Je vais bien, ne vous inquiétez pas. Je suis tellement fatiguée que je n'arrive pas à bouger. Je ne veux pas vous inquiéter et excusez-moi si c'est le cas.

Elle espérait avoir parlé et pas murmuré car cela lui avait coûté de gros efforts. Elle ouvrit enfin les yeux et ne reconnut pas les lieux, par contre, elle vit son chauffeur, la directrice-adjointe et la directrice elle-même s'affairer autour d'elle.

Elle se redressa non sans problème car elle manquait d'air. Elle les vit de dos en train de discuter puis, la directrice s'agenouilla près du chien de sa collègue et lui parla en le caressant. La directrice-adjointe vint alors près d'elle et lui parla doucement d'abord puis plus sèchement et la menaça de lui envoyer un seau d'eau et pire certainement. Suzanne se redressa alors sur le canapé en essayant de s'asseoir correctement malgré les forces qui n'étaient pas là encore. Elle sourit faiblement à tout le monde et essaya encore de parler :

- Ne vous inquiétez pas je suis juste très fatiguée et j'ai du mal à respirer. Pourrais-je avoir un sac en papier pour faire la respiration et avoir aussi un verre d'eau s'il-vous-plaît?

Elle s'arrachait la gorge à chaque mot qu'elle prononçait mais, elle ne voulait pas leur faire de soucis plus que nécessaire. Se tournant vers son chauffeur, elle lui demanda :

- Pourriez-vous m'amener à l'hôpital mon cher s'il-vous-plaît, j'ai oublié mes médicaments à la maison. Je vous en serais extrêmement reconnaissante. Dès que ça ira mieux, j'appellerais mes parents pour les avertir de ce contre-temps pour qu'ils ne vous licencient pas.

Et, elle se reposa de nouveau sur le canapé car elle était exténuée de tous ces efforts.